jeudi 14 novembre 2013

"Une vie de Petits-fours" Sébastien Marnier . Collection Plein feu. JC Lattès.

"Plein feu sur un soir d’élection municipale, une petite ville française conservatrice qui n’a pas connu d’alternance depuis des décennies.
Théophane Tolbiac est l’ "inconnu" de la campagne, l’homme sans parti puissant, sans étiquette, le candidat le plus jeune dans une ville vieillissante. Il est idéaliste et cynique, dévoré par l’ambition et le doute, certain de pouvoir l’emporter et mu par le désir sincère de tout changer."
Honnêtement, les premières pages furent assez laborieuses.
Je les relisais plusieurs fois de peur de rater un détail qui m'aurait échappé...
Sébastien Marnier commence par nous brosser un tableau assez réaliste d'éventuels électeurs.Bon,bon...
Si vous le commencez dans le métro ou le train, n'en restez pas là. Dès la page 25, ce petit roman prend une tournure plus personnel où l'on fait la connaissance de ce fameux"je".
C'est ce cher Théophane Tolbiac, 36 ans qui souhaite devenir maire de Gueux, une commune où il vit depuis deux ans.
Vous ne pourrez plus lâcher ce petit roman avant la fin.
C'est un bref moment de vie politique qui passe dans nos mains pour une heure!
Le personnage qui se raconte m'a plus intéressé que le milieu qui l'entoure, je l'avoue.
Un petit format qui provoque son lot de rebondissements, ne vous en privez pas!
Je remercie les Editions JC Lattès pour cette bonne découverte.



lundi 11 novembre 2013

"Argentique"Salomé Berlemont-Gilles. Collection Plein feu . JC Lattès

"Plein feu sur un village de boue dans les montagnes mexicaines. Juan a quinze, peut-être seize ans.Chaque année, lors de la Semaine sainte, les touristes débarquent dans de grands bus climatisés. Les appareils photo crépitent. Forcent le silence des indigents.
Juan refuse d’être un chien. Il a quinze, peut-être seize ans, et va partir.

Portrait d’une errance," Argentique" nous plonge sans fards dans l’effroi du tourisme moderne."

Salomé Berlemont-Gilles a vingt ans.
"Argentique" est son premier livre.

Voilà ce que je lis en quatrième de couverture. 
Après une petite heure de lecture, c'est comme si ma journée avait pris une autre tournure. 
L'auteure nous livre la réalité de la vie d'un garçon mexicain sans rien  dont la seule préoccupation est de survivre. 
Vivre et perdre leur dignité par rapport aux touristes: "...On ne peut qu'être là, poser sur les photos, continuer à se battre pour la mangue qui tombe par terre. On doit oublier qu'ils sont là et continuer à vivre normalement, oublier qu'ils nous prennent en photo, oublier la honte, le désarroi, oublier que pour eux nous sommes des chiens, pire que des chiens crevés, pire que tout, oublier que pour eux nous sommes des vacances,une attraction, une escale. " Page 30.

Je trouve qu'avec cet extrait, le ton est donné comme une piqûre de rappel à nous qui avons le confort et de quoi vivre.
Les mots sont justes. 
J'ai été séduites par ce petit bout de vie. 
Le format est aussi agréable, facile à emmener avec soi pour lire à un moment où l'envie d'un livre se pointe!!!
A découvrir. 
Je remercie de tout coeur les Editions JC Lattès pour cette découverte.




"La ballade de Lila K" Blandine Le Callet

"Une jeune femme, Lila K., fragile et volontaire, raconte son histoire. Un jour, des hommes en noir l'ont brutalement arrachée à sa mère, et conduite dans un Centre, mi-pensionnat mi-prison, où on l'a prise en charge. Surdouée, asociale, Lila a tout oublié de sa vie antérieure. Son obsession : retrouver sa mère, recouvrer sa mémoire perdue. Commence alors pour elle un chaotique apprentissage, au sein d'un univers étrange dans lequel les livres n'ont plus droit de cité..."

J'ai commencé ma lecture avec une envie frileuse mais des blogueuses avaient l'air d'avoir des coups de coeur. Ma curiosité est éveillée...
Dès les premières pages,le lecteur va vivre avec Lila. 
Elle est arrachée à sa mère et mise dans un centre .
On est dans une époque future, un peu dystopique où tout est sous contrôle de caméras et de micros; La répression est partout. 
Les livres sont dangereux. Rien n'est soumis au hasard. Tout doit être droit sinon punitions!
ça fait froid dans le dos. 
Mais Lila m'a charmé par sa volonté, son courage et sa patience.
Elle n'a qu'un but dans cette vie...

J'ai commencé ma lecture sans m'arrêter ou presque. 
Je tournais les pages sans m'en rendre compte. Il y a une intrigue qui veut que Lila mène l'enquête sur son passé qui l'obsède. Des personnages atypiques de cette époque vont croiser son chemin.
Finalement, c'est un gros coup de coeur.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre qui m'a fait passé un excellent moment .
Le style est agréable et Lila est magnifique...
Merci Faurelix pour m'avoir aidé à le sortir de ma Pal. 












jeudi 31 octobre 2013

"Rouge et Vert" . Gabriel Gay . Editions L'école des Loisirs.

"Petits bonshommes de chemin - En avons-nous toujours bien conscience quand nous traversons la route, quand nous roulons en voiture ou à vélo ? Les bonshommes rouge et vert des feux de circulation sont des petits personnages vivants ! Ils courent, grimpent, descendent à longueur de journée pour que le feu fonctionne, et que nous soyons en sécurité. Leurs noms ? Vert ! et Rouge ! Mais que se passe-t-il s’ils se mettent à se disputer pour savoir lequel des deux est le plus rapide, joue le rôle le plus important, etc. 
? Aïe ! La catastrophe menace…" (Synopsis Babelio)



Des bonshommes qui font parti de notre quotidien, que les enfants doivent bien respecter avant de traverser la rue et qu'avec le temps , en devenant adultes...oups!! (je rigole).
Cet album ,très illustré, va nous raconter un moment de leur longue vie monotone à arrêter ou faire passer les voitures et piétons...

Un jour, ils vont se disputer car un chien attend pour traverser : 
-"Hé, Rouge, dit Vert, il n'y a pas de voitures...
Eteins-toi un peu et laisse passer ce chien.
-Non, Vert, le travail, c'est le travail, c'est chacun son tour.
-Tu ne sers à rien!dit Vert.Tu interdis tout à tout le monde".

Voilà, c'est la dispute!
Le lecteur est de suite happé par les aventures que vont vivre Vert et Rouge...
Qui aurait pu penser qu'ils pouvaient sortir  de leur boîte?!!!

Les illustrations sont très colorées et bien fournies. C'est très agréable de tourner les pages et découvrir ces décors offerts aux lecteurs avec beaucoup de précision.
Le graphisme est original et peut plaire à tous publics même très jeune.
Le texte est simple mais explicite .
J'ai vraiment passé un bon moment avec cet album et mes enfants sont aussi enthousiastes.

La morale de l'histoire, chacun la comprendra très clairement.
"Rouge et vert" est un petit album formidable pour les jeunes enfants urbains qui comprendront très bien ce qu'il faut en retenir!!
A mettre entre toutes les mains. 

Je remercie de tout coeur Masse Critique de Babelio et les Editions L'école des loisirs. 



 « Que vous aimiez La couleur des sentiments. ou Je vais mieux.,Le procès. ou Christophe Ono-Dit-Biot.Babelio vous invite toute l’année à partager vos critiques de livres. ou à lire les critiques littéraires de la presse. »



mercredi 30 octobre 2013

"Le grand Coeur" Jean-Christophe Rufin

"Dans la chaleur d'une île grecque, un homme se cache pour échapper à ses poursuivants. Il évoque sa vie et tente de démêler l’écheveau de son incroyable destin. Fils d'un modeste pelletier, il est devenu l’homme le plus riche de France. Il a permis à Charles VII de terminer la Guerre de Cent ans. Il a changé le regard sur l'Orient, accompagnant le passage des Croisades au commerce, de la conquête à l’échange. Comme le palais auquel il a laissé son nom, château médiéval d’un côté et palais renaissance de l’autre, c’est un être à deux faces. Il a voyagé à travers tout le monde connu, aussi à l’aise dans la familiarité du pape que dans les plus humbles maisons. Parmi tous les attachements de sa vie, le plus bouleversant fut celui qui le lia à Agnès Sorel, la Dame de Beauté, première favorite royale de l’Histoire de France, disparue à vingt-quatre ans. Au faîte de sa gloire, il a connu la chute, le dénuement, la torture puis, de nouveau, la liberté et la fortune. Cet homme, c’est Jacques Coeur. Il faut tout oublier de ce que l'on sait sur le Moyen Âge et plonger dans la fraîcheur de ce livre. Il a la puissance d'un roman picaresque, la précision d’une biographie et le charme mélancolique des confessions. "

Pendant ma lecture, je me suis posée cette question: Pourquoi J-C Rufin a-t-il voulu écrire sur Jacques Coeur. J'ai cherché et j'ai appris qu'il était de Bourges!
Et à Bourges (Cher), pour y avoir vécu quelques années, tout habitant "connaît" Jacques Coeur. Son nom est partout. Notamment, son Palais est le point de mire de la ville avec la Cathédrale . De plus, "la Route Jacques Coeur" est très touristique. 
"Le grand Coeur " ne ressemble pas à un roman historique, à mon avis.C'est un roman! Il y a très peu de date et l'auteur a pris des libertés concernant certains points de la vie de cet homme car au final, il y a des points d'ombre dans sa biographie qui lui ont permis de romancer certaines situations.
Jacques Coeur est caché sur l'île de Chio à la fin de sa vie et a l'envie et le besoin de mettre sa vie par écrit. Page 19 , il dit" Il me semble que je participe d'une façon nouvelle au laborieux accouchement par lequel ce qui est venu au monde y retourne, en forme d'écriture, après la longue gestation de l'oubli".
Cet homme va alors se raconter avec le coeur et la plume de J-C Rufin, berruyer et grand voyageur comme lui!
J'ai retrouvé avec un grand plaisir le style d'écriture qui m'avait charmé lors de ma lecture d'Immortelle randonnée".
J'ai appris à connaître deux personnages qui m'intriguaient depuis mes années de vie dans le Centre : Jacques Coeur et Agnès Sorel.
Je me suis délectée de ces mots et de ce parcours hors du commun. C'est vraiment un roman à dévorer pour une chevauchée dans le temps, dans un Moyen-Age raconté avec talent.

Une lecture que j'ai faite avec ma Chère Licorne .

                                                                          (Wikipédia)
                                                        Statue de Jacques Coeur devant son
                                                        palais à Bourges.
                                                       




jeudi 24 octobre 2013

"La Transcendante" Patricia Reznikov.Editions Albin Michel

""Quelques semaines après le sinistre, en fouillant dans les décombres de ma chambre, j'ai retrouvé un ouvrage intact. Un seul. C'était La Lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne... J'ai creusé ce livre dans tous les sens, pour y chercher une réponse, comme on remue une tombe". Pour tenter de renaître, Pauline part à Boston, en Nouvelle-Angleterre. Des rencontres étonnantes et baroques-un libraire-cyclope, un homme-oiseau, un professeur fantasque-la mènent sur les traces du grand écrivain romantique. 
Ode au rêve américain, celui de Hawthorne, Thoreau et Melville, La Transcendante est l'émouvant parcours d'une rédemption par la littérature. On y retrouve l'univers poétique et envoûtant de l'auteur de La nuit n'éclaire pas tout, prix Cazes-Lipp 2011."

"Un jour, mon appartement a brûlé, et avec lui, toute ma bibliothèque". 
Telle est la première phrase que l'on lit quand on commence ce roman. En tant que lecteur, ça nous glace...Perdre sa bibliothèque, c'est violent tout de même.
Seul, "La Lettre écarlate " de Nathaniel Hawthorne est resté intact. Pourquoi?
C'est ce que Pauline veut découvrir , en confiant sa fille à son ex-mari et s'envolant pour Boston, ville de l'auteur.

Au fil des pages, Pauline va faire des rencontres, issues du hasard, qui vont l'aider dans sa quête. 
Il faut savoir que "la Lettre écarlate" est un roman culte aux Etats-Unis et Nathaniel Hawthorne à vécu à Boston.
Pauline est très traumatisée. 
Georgia,un personnage remarquable, va lui être d'un grand secours. 
Grâce à elles , j'ai passé un moment de lecture épatant: j'ai voyagé à Boston et autour de Boston, j'ai pu enrichir ma culture d'autres références d'ouvrages et découvrir un mouvement, celui des Tanscendantalites:
"Ils désiraient étendre la spiritualité à toute l'existence,fondre cette existence sur l'essence spirituelle de l'être".(Page 104). Il s'apparente au Romantisme français et a débuté en 1836.En effet, Nathaniel H les fréquentait.
D'autres interlocuteurs viendront soutenir la recherche de Pauline pour le plus grand plaisir du lecteur qui se cultive et visite le Boston d'aujourd'hui et d'hier.
D'où, mon coup de coeur pour ce roman.
Le style est fluide et l'écriture est agréable à lire. 
L'intrigue est légère, au sens qu'elle n'est pas perturbée par les tracas du quotidien. C'est ce que j'ai apprécié: Pauline vit de culture,de livres, de discussions, de séjours touristiques, de réflexion sur sa vie...sans problèmes d'argent, de manque deci deça, de soucis d'horaires, de trucs trop chers...Enfin, vous voyez?!!!
Si, une question planera ... Comment renaitra-elle de ses cendres?

Un roman qui m'a transporté dans le temps et j'ai très envie de lire "la Lettre écarlate". 
"La Transcendante" est le genre de roman qui me diverti et me passionne. Je ne connaissais pas ces thèmes et je referme ce livre, un peu plus instruite.
Ouvrez-le et vous ne pourrez le refermer qu'une fois lu!
Je remercie de tout coeur Masse Critique et les Editions Albin Michel pour cette excellente découverte.


Voici le lien vers la Fiche Babelio
Vous pourrez découvrir d'autres chroniques sur ce roman.


  

« Que vous aimiez J.M.G Le Clézio. ou Marc Levy.Orsenna. ou Les gens heureux lisent et boivent du café., Babelio vous invite toute l’année à découvrir des livres en ligne. sur le premier réseau social littéraire. en allant surBabelio.com.




lundi 14 octobre 2013

"Le garçon qui voyait des démons" Carolyn Jess-Cooke

"Alex, dix ans, adore les toasts aux oignons et se balancer sur les pieds de sa chaise. Il a pour meilleur ami Rueen, un démon âgé de 9 000 ans, grand amateur de Mozart, de ping-pong et de pain perdu. 
Lorsque, après une nouvelle tentative de suicide de sa mère, Alex commence à se montrer violent, il est suivi par le Dr Anya Molokova, une psychiatre. Mère d’une petite fille schizophrène, Anya connaît bien ce genre de comportement et essaie de convaincre le garçon que Rueen n’existe que dans son imagination. Pourtant, face à d’étranges coïncidences, elle est prise de doutes : Alex est-il réellement victime d’hallucinations?"


C'est un roman qui m'a agréablement surprise par sa profondeur.
De suite, Alex Broccoli, qui vit à l'ouest de Belfast, nous parle de ce qu'il vit par l'intermédiaire de son journal.
On fait la connaissance de Rueen, le démon aux plusieurs visages," l'ami" d'Alex.
Alex parle aussi de son rôle dans "Hamlet", une pièce dans laquelle il doit  jouer dans peu de temps.
Le chapitre suivant c'est Anya Molokova, pédopsychiatre , qui nous parle de son embauche récente à la MacNeiceHouse, "une unité spéciale mentale réservée aux enfants et aux adolescents"(p29) de Belfast. Elle vient d'avoir en charge le dossier d'Alex qui présente un danger pour lui-même, sa mère venant de faire une tentative de suicide. Anya doit se mettre en contact avec Michael Jones, le référent des services sociaux d'Alex et découvrir qui est ce jeune garçon.
Pourquoi Alex voit-il des démons? Anya va y mettre toute son énergie pour avoir des réponses.
Et pourquoi, Anya a une cicatrice"genre Harry Potter"?
Il faut donc comprendre leur passé pour envisager leur avenir...
Le lecteur est embarqué dans les méandres de la psychiatrie, plus précisément la schizophrénie infantile et des troubles qu'ont connu l'Irlande du Nord, il y a quelques années.
J'ai trouvé ce roman très travaillé et les thèmes bien développés.
Je remercie Carolyn Jess-Cooke pour ce beau roman qui m'a fait passé un bon moment en me rappelant de quoi était fait ce passé Irlandais avec des conséquences parfois difficiles à vivre pour certains.
Ouvrez ce livre qui flirte entre le réel et l'imaginaire...Vous ne serez pas déçu.

Je remercie de tout coeur les Editions JC Lattès pour cette belle découverte.