vendredi 29 novembre 2013

"La Lettre à Helga" Bergsveinn Birgisson. Editions Zulma.

"« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse – combien tardive – de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible. Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d'attention émerveillée à la nature sauvage. Ce beau et puissant roman se lit d’une traite, tant on est troublé par l’étrange confession amoureuse d’un éleveur de brebis islandais, d’un homme qui s’est lui-même spolié de l’amour de sa vie."

A sa sortie, cette belle couverture pleine de nuances bleutées m'attirait...
Puis, j'ai ouvert ce petit roman pour lire une belle lettre à Helga, cette femme dont Bjarni fut amoureux. 
C'est l'occasion pour lui de faire un retour sur son passé et celui des Islandais d'avant guerres. 
Il est marié à Unnur, qui ne peut pas avoir d'enfant et leur ferme est voisine de celle d'Helga et Hallgrimur. 
Helga est très jolie et des désirs vont naître entre eux. 
Ces tentations vont changer le cours de leur vie, bien sûr. 
Unnur étant décédée,Bjarni, voudra écrire cette lettre à la femme qu'il aime avant de mourir. Le langage est cru et poétique à la fois. Il livrera tout de ses pensées sur le labeur des paysans islandais qui travaillaient autour des moutons, de l'hygiène, de son travail de contrôleur de fourrage et de son envie d'aider et de se sentir utile. Ces conditions de vie, il les comparera aussi à celles qu'il aurait pu vivre à Reykjavik. 
Des noms à consonance viking se trouveront de temps à autre dans son récit.
Cependant, Bjarni n'est pas un campagnard rustre et ignare. Non, non, au contraire, il aime la poésie, les livres (il s'occupe du club de lecture) et la philosophie...Il réfléchit sur la vie et livre à Helga ce qu'il en pense.
Ce qui fait de cette lettre un moment de vie intéressant et captivant.

Avec ses mots, Bjarni entraîne le lecteur en Islande des années 50,à peu près, et j'y ai ressenti le froid, le vent ou la chaleur, l'été; j'ai senti le foin de la bergerie, "la pisse", la fragrance des moutons et l'odeur de la bruyère l'été. 
C'est une lettre qui se lit d'une traite. Elle est émouvante et touchante. 
Le début semble déroutant mais au fil des pages, ce "vieillard sénile" ayant toute sa tête, je trouve, nous embarque dans sa vie avec beaucoup de sagesse .

C'est en participant aux "Matchs de la rentrée littéraire 2013 PriceMinister" que j'ai pu lire ce joli livre bleu. Merci.
Je le noterai donc à 17/20
  
  


jeudi 14 novembre 2013

"Une vie de Petits-fours" Sébastien Marnier . Collection Plein feu. JC Lattès.

"Plein feu sur un soir d’élection municipale, une petite ville française conservatrice qui n’a pas connu d’alternance depuis des décennies.
Théophane Tolbiac est l’ "inconnu" de la campagne, l’homme sans parti puissant, sans étiquette, le candidat le plus jeune dans une ville vieillissante. Il est idéaliste et cynique, dévoré par l’ambition et le doute, certain de pouvoir l’emporter et mu par le désir sincère de tout changer."
Honnêtement, les premières pages furent assez laborieuses.
Je les relisais plusieurs fois de peur de rater un détail qui m'aurait échappé...
Sébastien Marnier commence par nous brosser un tableau assez réaliste d'éventuels électeurs.Bon,bon...
Si vous le commencez dans le métro ou le train, n'en restez pas là. Dès la page 25, ce petit roman prend une tournure plus personnel où l'on fait la connaissance de ce fameux"je".
C'est ce cher Théophane Tolbiac, 36 ans qui souhaite devenir maire de Gueux, une commune où il vit depuis deux ans.
Vous ne pourrez plus lâcher ce petit roman avant la fin.
C'est un bref moment de vie politique qui passe dans nos mains pour une heure!
Le personnage qui se raconte m'a plus intéressé que le milieu qui l'entoure, je l'avoue.
Un petit format qui provoque son lot de rebondissements, ne vous en privez pas!
Je remercie les Editions JC Lattès pour cette bonne découverte.



lundi 11 novembre 2013

"Argentique"Salomé Berlemont-Gilles. Collection Plein feu . JC Lattès

"Plein feu sur un village de boue dans les montagnes mexicaines. Juan a quinze, peut-être seize ans.Chaque année, lors de la Semaine sainte, les touristes débarquent dans de grands bus climatisés. Les appareils photo crépitent. Forcent le silence des indigents.
Juan refuse d’être un chien. Il a quinze, peut-être seize ans, et va partir.

Portrait d’une errance," Argentique" nous plonge sans fards dans l’effroi du tourisme moderne."

Salomé Berlemont-Gilles a vingt ans.
"Argentique" est son premier livre.

Voilà ce que je lis en quatrième de couverture. 
Après une petite heure de lecture, c'est comme si ma journée avait pris une autre tournure. 
L'auteure nous livre la réalité de la vie d'un garçon mexicain sans rien  dont la seule préoccupation est de survivre. 
Vivre et perdre leur dignité par rapport aux touristes: "...On ne peut qu'être là, poser sur les photos, continuer à se battre pour la mangue qui tombe par terre. On doit oublier qu'ils sont là et continuer à vivre normalement, oublier qu'ils nous prennent en photo, oublier la honte, le désarroi, oublier que pour eux nous sommes des chiens, pire que des chiens crevés, pire que tout, oublier que pour eux nous sommes des vacances,une attraction, une escale. " Page 30.

Je trouve qu'avec cet extrait, le ton est donné comme une piqûre de rappel à nous qui avons le confort et de quoi vivre.
Les mots sont justes. 
J'ai été séduites par ce petit bout de vie. 
Le format est aussi agréable, facile à emmener avec soi pour lire à un moment où l'envie d'un livre se pointe!!!
A découvrir. 
Je remercie de tout coeur les Editions JC Lattès pour cette découverte.




"La ballade de Lila K" Blandine Le Callet

"Une jeune femme, Lila K., fragile et volontaire, raconte son histoire. Un jour, des hommes en noir l'ont brutalement arrachée à sa mère, et conduite dans un Centre, mi-pensionnat mi-prison, où on l'a prise en charge. Surdouée, asociale, Lila a tout oublié de sa vie antérieure. Son obsession : retrouver sa mère, recouvrer sa mémoire perdue. Commence alors pour elle un chaotique apprentissage, au sein d'un univers étrange dans lequel les livres n'ont plus droit de cité..."

J'ai commencé ma lecture avec une envie frileuse mais des blogueuses avaient l'air d'avoir des coups de coeur. Ma curiosité est éveillée...
Dès les premières pages,le lecteur va vivre avec Lila. 
Elle est arrachée à sa mère et mise dans un centre .
On est dans une époque future, un peu dystopique où tout est sous contrôle de caméras et de micros; La répression est partout. 
Les livres sont dangereux. Rien n'est soumis au hasard. Tout doit être droit sinon punitions!
ça fait froid dans le dos. 
Mais Lila m'a charmé par sa volonté, son courage et sa patience.
Elle n'a qu'un but dans cette vie...

J'ai commencé ma lecture sans m'arrêter ou presque. 
Je tournais les pages sans m'en rendre compte. Il y a une intrigue qui veut que Lila mène l'enquête sur son passé qui l'obsède. Des personnages atypiques de cette époque vont croiser son chemin.
Finalement, c'est un gros coup de coeur.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre qui m'a fait passé un excellent moment .
Le style est agréable et Lila est magnifique...
Merci Faurelix pour m'avoir aidé à le sortir de ma Pal.