mercredi 26 octobre 2016

"Chanson douce" Leïla Slimani

"Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame.
À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant." Quatrième de couverture.

Une sortie de roman de la rentrée littéraire 2016 sous le feu des projecteurs, tant les critiques sont bonnes...Je souhaite savoir pourquoi...
J'ai la chance d'être sélectionnée pour les matchs de la rentrée littéraire 2016 Priceminister .
Quelle joie...
C'est avec beaucoup d'émotions que je me plonge dans les pages de ce Gallimard.
"Le bébé est mort" , gloups... Une scène de crime est décrite, là, de suite, d'entrée :  deux enfants  vont mourir. Donc, ça y est , je sais la fin...Leïla Slimani rembobine l'intrigue pour m'expliquer comment ils sont morts et par qui.

Après avoir dévoré ce roman de 227 pages, je n'ai pas résisté à visionner le passage de l'auteure à La Grande Librairie sur France 5 . Elle explique sa vision des faits et c'est très intéressant de savoir ce qui lui importait dans l'écriture de cette histoire assez" banale" de nounou embauchée par un jeune couple parisien: le travail de chacun, les activités des enfants, le parc, l'école, le bain , les repas c'est ennuyeux à lire et peu lucratif , elle a donc misé sur la forme de l'histoire.
Pari réussi!

Comme elle dit, le lecteur sait comment ça finit... et donc a aussi envie de prévenir les parents ou la nounou à certains moments... C'est vrai...C'est un peu interactif!
C'est pour cette raison, je vous conseille de le lire d'une traite , si vous en avez la possibilité pour apprécier au plus juste cette intensité.

Les thèmes sont abordés avec tact: la relation employée/patron,quelle sont les limites à ne pas franchir?, le rôle mère/nounou par rapport aux enfants...qui a le pouvoir sur les enfants? et le rôle de la mère dans notre société actuelle qui se veut parfaite.

Louise, une quarantaine d'année, veuve, qui a une grande fille qu'elle n'a pas vu depuis longtemps est embauchée par Paul et Myriam. Des personnages vraiment bien campés , que l'on arrive à bien connaitre. C'est appréciable.

Un magnifique travail d'écriture et de forme, qui m'a beaucoup enthousiasmé.
En général, chez Gallimard, je suis rarement déçue. Là, avec vous , Leïla Slimani, je suis une lectrice ravie d'avoir passé un excellent moment à lire vos mots. Je lirai votre premier roman, dans le jardin de l'ogre, c'est sûr.

Chanson douce est sélectionné pour le prix Goncourt , le prix Renaudot, et prix de Flore 2016 .

Conclusion, je sais maintenant pourquoi les critiques sont si bonnes pour ce roman, parce qu'il est travaillé, emporte le lecteur avec Louise, Paul et Myriam dans une relation ambigüe : "je sais mais pas eux"...(C"est extraordinaire que le lecteur ait ce pouvoir.) et les mots glissent sous les yeux du lecteur avec aisance.

Je remercie Priceminister pour ce moment rare de lecture et les Editions Gallimard.
Merci à Leïla Slimani pour sa qualité d'écriture et cette intrigue originale.

18/20
Blog des matchs de la rentrée littéraire priceminister 2016

#MRL16





jeudi 13 octobre 2016

"Déserteur" Boris Bergmann Editions Calmann-Lévy

"Qui se cache derrière le « Je » de ce journal intime ? Un jeune hacker talentueux en quête d’engagement, dans une France décharnée qui vient de déclarer la guerre au califat. Par désespoir amoureux, il décide de rejoindre l’armée. On lui confie aussitôt la programmation des drones qui survolent nos conflits, les ratissant « cliniquement ». Envoyé en mission sur une base militaire du Proche-Orient, il découvre alors de jeunes soldats à la ferveur broyée par l’inaction. Les drones mènent désormais la guerre à leur place. « Je », ostracisé, pianote à l’infini la défense d’un pays qui déshumanise le combat pour mieux tuer.

En nous plongeant dans un futur si proche qu’il nous ressemble et dans les entrailles d’une jeunesse aux causes floutées, Boris Bergmann nous livre un roman aussi dompté qu’agile. Une lecture ardente servie par un style vif et ingénieux qui nous transporte dans une fascinante expérience de terrain où le sol ne fait que se dérober."(quatrième de couverture)

J'ai été attirée par ce roman pour le côté militaire annoncé en quatrième de couverture.
Motivée par l'objectif d'une lecture différente de ce que je lis d'habitude, je suis entrée dans ce roman "la fleur au fusil", si je puis dire... Puis, je me suis rendue compte que je n'étais pas le bon public pour apprécier la sacrée plume de Boris Bergmann.
Par conséquent, mon billet n'a pas pour objectif de dire: je n'ai pas aimé, non , certainement pas.
Par contre , un public de lecteur avertis, aimant les romans à messages percutants et ACERBES, seront bien servis avec cet exutoire qui sera le journal qu'il va tenir sur le camp.
"Je" ouvrira son coeur , ses tripes et ses convictions tout au long de ces pages...
Au lecteur de le suivre dans ses choix de vie, de pensées et d'actions.
Je vous laisse découvrir "Je" et à vous ,d'apprécier ,ou pas , ce roman assez particulier .
J'ai senti que l'auteur s'était appliqué au choix du vocabulaire, des énumérations et des tournures de phrases très agréables à lire, il faut le dire!C'est percutant! 
Exemple, page 75 "On nous initie à la langue du soldat, privée de bifurcations et d'accents _ restent les aphtes des impératifs."
A vous de le découvrir selon votre sensibilité...

Je remercie Masse Critique sur Babelio et Les Editions Calmann-Lévy .
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