lundi 31 mai 2021

"Après L'orage" Victor Lepointe. Editions Pierre de Taillac

 

"Septembre 1914.

Henri de Maury est précipité au coeur de la bataille de la Marne. Ce jeune officier connaît à Vitry-le-François son baptême du feu. Si la France est sauvée par ce "miracle", Henri de Maury , lui, n'en sortira pas indemne. 

Après l'orage, comment se remettre et survivre, lorsque l'on a été confronté à l'horreur ? Un récit poignant sur le patriotisme, l'aveuglement et les traumatismes nés de la Grande Guerre. " (Quatrième de couverture) 

Avant d'être un pan de l'histoire raconté par Victor Lepointe, "Après l'orage est un "beau livre": je salue l'équipe qui en l'a conçu . Une couverture cartonnée et un papier agréable donne de l'épaisseur aux dessins. C'est un formidable travail . Merci beaucoup. 

C'est un album qui doit se lire , se lire et se relire... Il est si riche... 

Il raconte la Bataille de la Marne, qui débuta vers le 6 septembre 1914. 

Plus précisément, ici, à Vitry-Le-François et la prise du Mont Moret. 

Un cahier en fin d'album pourra vous aider à approfondir le sujet , à vous aider si vous êtes noyé dans les informations de guerre (stratégies militaires) .C'est une documentation de qualité qui est indispensable .

Une légende, une sorcière, "un matin de septembre, après l'orage, au bout du pays, sur les côtes catalanes, près de Perpignan..."

Dans un dégradé de gris , la mer, les mouettes, les rochers...

Puis Victor Lepointe cite Stephan Zweig extrait de "le monde d'hier: souvenirs d'un européen".

"La guerre de 1914(...) ne savait rien des réalités, elle servait encore une illusion , le rêve d'un monde juste et pacifique. Et seule l'illusion rend heureux, et non le savoir. C'est pourquoi les victimes d'alors poussaient dans leur ivresse des cris de joie en marchant à l'abattoir, guirlandes de fleurs et feuilles de chêne au casque, dans les rues sonores et étincelantes comme par un jour de fête."

Les premières vignettes de ce début Août 1914 ressemblent aux cartes postales de l'époque. 

Les hommes partent sur le quai de la gare:  Henry de Maury, fait parti de ces  hommes.  La musique de  la Marseillaise" ou "La Strasbourgeoise" semblent être des échos...

Vous tournez la page et le lecteur est dans le vif de l'action , le 5 septembre 1914... Vraiment le vif, la réalité...

Cet album est magnifique , c'est le premier mot qui me vient. 

Les vignettes sont splendides, réalistes, colorées parfaitement telle une oeuvre d'art. Les dialogues sont bien répartis . Un bel équilibre teinte cette histoire poignante qui n'épargne pas la violence des combats, la cruauté des hommes dans ce mouvement de guerre.

 Un état d'esprit , un "travail" différent de ce qu'ils ont vu pendant leur service militaire:   la boucherie! Les cadavres, l'odeur, les bruits , les blessures,  la peur, les décisions à prendre face à l'ennemi, les stratégie militaires, les ordres à exécuter, dormir à même la terre, ne pas dormir, manger différemment, ... Les soldats rythment leur vie, dorénavant, comme ça.

Cette atmosphère est bien transmise , ici, s'en est fascinant :elle percute la sensibilité du lecteur avec talent. 

Charles Péguy saupoudre un peu de son âme sur cet album, lui qui est mort en pleine bataille. 

Le  fragment de vie Henri de Maury et de ses "frères d'armes" qui ne laissera personne  indifférent:

Ni eux ...Ni nous.

Je remercie de tout coeur Babelio et l'opération Masse Critique pour leur confiance et les Editions Pierre de Taillac . Merci sincèrement. 

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